Actus curiae neminem gravabit, signifiant en latin “Un acte de la cour ne doit nuire à personne”, est une maxime juridique fondamentale qui vise à protéger les droits des parties lorsqu’un retard ou une erreur de procédure judiciaire n’est pas de leur fait.
Cette maxime exprime un principe d’équité en droit procédural, assurant que les conséquences des actions ou erreurs de la cour ne doivent pas porter préjudice aux justiciables. Elle reflète l'obligation pour le système judiciaire de minimiser les impacts négatifs des retards ou des décisions procédurales sur les individus.
Ce principe trouve ses origines dans le droit romain, qui valorisait l'équité et la protection des justiciables face aux erreurs administratives. Il servait à corriger les injustices découlant de dysfonctionnements judiciaires.
Au Moyen Âge, les juristes européens ont adopté et adapté cette maxime dans leurs systèmes judiciaires pour limiter les abus et protéger les droits des citoyens contre les retards judiciaires.
Aujourd’hui, ce principe est appliqué dans divers systèmes juridiques modernes pour corriger les inconvénients liés à des délais ou erreurs judiciaires indépendants de la volonté des parties.
Lorsqu'un tribunal retarde une décision, les droits des parties doivent être préservés.
Les délais judiciaires excessifs ne doivent pas priver un accusé de son droit à un procès équitable.
Les erreurs administratives ou retards causés par une autorité publique ne doivent pas porter préjudice au citoyen.
Dans les litiges internationaux, les délais causés par les tribunaux ou les organisations juridiques ne doivent pas désavantager une partie.
Pour invoquer Actus curiae neminem gravabit, plusieurs conditions doivent être remplies :
Les tribunaux ne sont pas responsables des impacts imprévus ou indirects des retards lorsqu’ils sont justifiés par des circonstances exceptionnelles (ex. : force majeure).
Les réparations octroyées sont généralement proportionnelles au préjudice réellement subi et ne couvrent pas les pertes spéculatives.
Le droit à réparation peut être limité dans le temps selon les règles de prescription applicables.
Dans cette affaire, la Cour suprême des États-Unis a examiné si un retard dans le procès causé par le tribunal violait le droit constitutionnel de l’accusé à un procès rapide.
Plusieurs arbitrages internationaux ont invoqué cette maxime pour ajuster des délais ou indemniser des parties lésées par des erreurs procédurales des tribunaux.
Le principe Actus curiae neminem gravabit incarne une vision de justice où les justiciables ne doivent pas souffrir des imperfections du système judiciaire. Il renforce l’idée que les cours doivent être des garants de l’équité et non des sources d’injustice.
Actus curiae neminem gravabit reste un pilier essentiel des systèmes juridiques modernes, protégeant les justiciables contre les impacts des retards ou erreurs judiciaires. En veillant à l’équité, cette maxime contribue à maintenir la confiance dans les institutions juridiques.