Ex aequo et bono, une locution latine signifiant “selon ce qui est équitable et bon”, désigne une méthode de résolution des conflits dans laquelle le décideur, souvent un arbitre ou un juge, tranche une affaire en s’appuyant sur les principes d’équité et de justice, plutôt que sur les règles strictes du droit positif.
Ce principe est couramment utilisé dans l’arbitrage international ou d’autres contextes juridiques où les parties conviennent que la justice équitable doit prévaloir sur les normes juridiques rigides.
Le concept ex aequo et bono remonte au droit romain, où l'équité (aequitas) était perçue comme un complément essentiel aux lois (leges), permettant d’adoucir les rigueurs d’une application trop stricte des textes juridiques.
Les juristes médiévaux ont souvent invoqué des principes similaires pour résoudre des litiges où les textes manquaient ou où une application stricte aurait conduit à des injustices flagrantes.
Dans le cadre moderne, le recours à ex aequo et bono est prévu dans des instruments juridiques internationaux, tels que la Convention de La Haye et les règles de plusieurs institutions arbitrales, comme la CNUDCI (Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International).
Ex aequo et bono est surtout utilisé dans les contextes suivants :
L’arbitre ou le tribunal arbitral peut résoudre un litige en s’appuyant sur l’équité si les parties le demandent explicitement dans leur convention d’arbitrage.
Bien que plus rare dans les systèmes judiciaires nationaux, certains juges civils utilisent implicitement ce principe dans des cas où les lois applicables laissent une marge d’appréciation.
Dans les médiations ou négociations, le recours à l’équité est souvent une clé pour aboutir à une solution mutuellement acceptable.
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Pour qu’une décision puisse être prise selon ex aequo et bono, les critères suivants doivent être réunis :
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Dans un litige sur des contrats pétroliers, la Libye a proposé un règlement basé sur l’équité plutôt que sur le droit international strict. Bien que ce cas n’ait pas été entièrement résolu selon ex aequo et bono, il illustre l’importance de l’équité dans les relations internationales.
Dans plusieurs cas, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a utilisé des principes équitables pour régler des litiges complexes impliquant des athlètes et des fédérations sportives.
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Le principe ex aequo et bono incarne une recherche d’équilibre entre la lettre et l’esprit de la justice. Il met en lumière les limites du droit positif face à la diversité des situations humaines et souligne l’importance de la sagesse, de l’empathie et du bon sens dans la résolution des conflits.
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Ex aequo et bono est une approche unique et puissante qui place l’équité au cœur de la résolution des litiges. Bien qu’il exige une grande confiance dans le décideur et une acceptation explicite des parties, il offre une alternative précieuse lorsque les règles juridiques traditionnelles ne suffisent pas à garantir la justice. Appliqué avec discernement, ce principe reflète les valeurs fondamentales d’humanité, d’équilibre et d’éthique.